Un peu de classique : Peter Pan, by J.M Barrie
Edition Puffin Chalk, publié pour la première fois en 1911, dans cette édition en 2013.
Lecture VO.
Résumé personnel : Alors que Peter s'introduit par la fenêtre chez les Darling afin de récupérer son ombre perdue, il rencontre Wendy, une douce et délicate jeune fille avide d'aventures, dont il est souvent venu écouté les histoires. Il décide alors de l'emmener, elle et ses frères, au pays d'où il vient, Neverland, le Pays de Nulle Part (ou Imaginaire, selon les traductions), où ils vivront des aventures aussi féériques que dangeureuses.
Venant d'écrire ma chronique littéraire sur Tiger Lily by Jodi Lynn Anderson, je tenais à faire celle sur Peter Pan, source de l'inspiration, tant que je l'avais encore en tête, l'ayant lu juste avant.
On connait tous l'histoire de Peter Pan, de l'enfant qui ne voulait pas grandir. Cependant, on a tendance à se faire une vision édulcorée, à la Disney. Ici, le personnage est bien loin du petit garçon naïf, insouciant et rieur, et pour cause : Il représente ici les traits typiques de l'enfant égoïste, égocentrique, cruel et capricieux. Peter Pan tue des pirates, mais dans ce qu'il juge une "bonne forme", en combat loyal. Il a une vision du monde centrée sur lui-même, ne pense qu'à ses propres désirs, et fini toujours par rompre les promesses qu'il fait. La fin est bien loin d'être heureuse, elle est au contraire une belle démonstration des oeuvres du temps et de la mort, de l'oubli, que Peter refuse à tout prix d'affronter. En quelque sorte, il voit sans doute dans l'oubli un réconfort : Il est la meilleure façon pour ne pas ressentir le manque et la douleur de l'absence de ceux qu'on a aimé. Ressentant le poids et le chagrin de l'abandon de sa mère, nous pouvons parfois comprendre cet état d'esprit. Il semble incapable d'amour et encore moins de compassion, en dépit du fait qu'il ait écouté avec attention les histoires racontées par Wendy.
(Why does he have to be that perfect..).
Dans ma lecture, je n'ai pu m'empêcher de trouver des ressemblences avec le Capitaine Crochet, qu'il finit par achever pour mieux prendre sa place. Il semblait être une projection de lui adulte, l'avenir qu'il veut à tout prix éviter. Plus qu'un mépris pour les adultes, c'est bien de la peur qu'il ressent à leur contact, c'est un constat tout à fait visible à la dernière page, lorsqu'il se retrouve pour la première fois face à une Wendy adulte. (La fin a réussit, au passage, à me faire un pincement au coeur.)
Cependant, malgré la noirceur du personnage principal, je l'ai adoré.
En ce qui concerne la narration, je dois dire qu'elle m'a beaucoup plus. La plume de l'auteur était magnifique, je me suis arrêtée plusieurs fois pour noter quelques citations. Je n'ai pu m'empêcher de penser au film Finfing Neverland à quelques passages, notamment celui du Cerf Volant. J'admets m'être moins intéressée aux autres personnages pour me concentrer sur la personnalité de Peter, mais tous servant à illustrer l'une de ses personnalités, je les ai néanmoins beaucoup apprécié.
C'est une lecture sans fautes pour moi, j'ai vraiment été ravie de me plonger dedans, je n'ai pas vu les pages défilées. C'est une histoire tout de même sublime, du génie du pur et simple, je la recommande vivement à tout le monde, ne serait ce que pour avoir le plaisir de retomber, le temps d'un livre, dans l'univers merveilleux, bien qu'infernal, de l'enfance.
Do you know, Peter asked, why swallows build in the eaves of houses ? It is to listen the stories.