Review série : "Once Upon a Time" au fil des saisons : De l'apogée à la déchéance (partie 2)

Publié le par Wendy-Belle

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La première partie de cette analyse, c'est ici. 

 

C'est alors en même temps que la team gentil et le petit Henry que nous nous retrouvons parachuté dans la saison trois, qui n'est pas des moindres, car nous sommes directement plongés dans un nouveau monde : Neverland. C'est également généralement à ce stade là que les débats partent d'un extrême à l'autre. Jusqu'ici, la série avait réunit un public habitué à un constant happy ending, aux méchants pas si méchants, à une "noirceur" relativement soft, à ceux qui s'aiment finissant toujours pas se retrouver. 

Cette saison trois, divisée en deux parties bien distinctes, est bien loin de faire l'unanimité, et marquera le début de la chute progressive vers l'abîme de la médiocrité. La première partie de cette saison a causé multiples débats et réclamations, faisant perdre entre le premier et le onzième épisode près de 2 millions de spectateurs, perte considérable que la deuxième moitié de la saison ne saura que très peu retrouver. 

 

Attention, abondance de spoilers !

Commençons par le début : la partie A. La saison commence sur un flashback onze années en arrière, dans lequel nous assistons à l'accouchement d'Emma, qui annonce difficilement qu'elle souhaite abandonner son fils, disant "I can't be a mother", juste avant de nous retrouvé parachutés dans le présent, où, accompagnée de la team gentil, elle se retrouve en pleine tempête... Pour sauver son fils, qui rend la chose très intense. Dans le même temps, Henry se retrouve catapulté to Neverland, le Pays Imaginaire, par Tamara et Greg, qui se feront descendre presque aussitôt par la même ombre qui avait emmené Wendy et Baelfire dans ce pays, prouvant bien ainsi à la fois leur inutilité en tant que personnages, ainsi que l'intrigue leur étant dédié à la saison 2 n'était bien là que pour préparer à cette saison 3. Alors qu'il fuit les garçons perdus de l'île, Henry tombe nez à nez avec l'un d'eux, prétendant être lui aussi en cavale, car il a volé ce qu'il restait de poussière de fée. Ils prennent donc la fuite ensemble avant de se retrouver sur une falaise. Là où le Garçon Perdu voulait rebrousser chemin et se rendre, Henry décide de prendre la poussière de fée et de sauter en espérant que cela les fera voler, les sauvant ainsi tous les deux avec sa foi. C'est alors là que le Garçon Perdu lui révèle sa vraie identité : Il est en réalité Peter Pan, le maître de l'île, et avait seulement besoin d'une preuve de ce qu'il savait déjà : Henry possède the "heart of the truest believer", (soit "le coeur du plus pur des croyants", comme ç'a été traduit en vf d'une manière atroce..), chose que Pan cherchait à acquérir depuis très longtemps, même si on ne sait pas encore pourquoi. 

  

Ne vous faites pas de faux espoirs : Là où les précédentes saisons ont été tournées de façon très colorées et vives, nous nous retrouvons ici sur une île des plus sombres, avec une verdure très abondante, ne donnait lieu qu'à des scènes dans la jungle, où il fait pour ainsi dire toujours nuit. Cela dit, on ne peut s'en offusquer, car ce paysage est à l'image de ce nouveau personnage qu'est Peter Pan : On ne peut plus sombre. Ce n'était pas un piège gentil que lui tendait le garçon, (garçon d'ailleurs qui donne à Peter Pan l'aspect général d'un garçon de dix-sept ans, ce que j'ai personnellement trouvé très appréciable), il ne s'agissait en rien d'une farce qu'auraient pu lui tendre les Garçons perdus de la version édulcorée Disney : C'était sournois, vicieux, poussé par l'égoïsme de son commanditaire. Peter Pan commande, non seulement les Garçons obéissent, mais également l'île toute entière. C'est en effet lui qui décide de qui y entre, et de qui en ressort, chose on ne peut plus rare, car il n'est pas dans sa nature de laisser les gens quitter son île aussi facilement.

C'est essentiellement à ça que l'on doit tous les commentaires extrêmement négatifs sur cette première partie. On accuse les scénaristes d'avoir détruit, et même souillé, l'enfance de bien des gens en dégradant la nature de Peter Pan de la sorte, autant qu'on les accuse d'avoir perdu le véritable esprit de la série. Où est le bien qui triomphe toujours ? Où est le grand amour ? Où est l'espoir qui brille dans l'obscurité ? Comment peut-on passer d'un univers si enchanteur que la Forêt Enchantée (qui porte donc bien son nom) à Neverland, lieu de cauchemar pour tous ceux qui osent y mettre un pied ? 

Devant tant de haine, j'ai décidé d'agir. Contre vents et marrées, cette troisième saison est celle que j'ai le plus aimé et le plus détesté à la fois. (ce qui explique pourquoi je consacrerai un article entier à cette partie, car elle est pour moi la plus travaillée depuis la première saison.)  A cela, plusieurs raisons. Commençons par les très bonnes : Peter Pan, bien sur. Si on se réfère au film Disney (que je hais), il est compréhensible que la nature de ce personnage en ait choqué plus d'un. Mais si on se réfère au roman d'origine, il nous apparaît parfaitement de la façon dont Barrie nous l'a décrit : Cruel, égoïste, égocentrique, et surtout, joueur. La thématique du jeu, on ne peut plus importante dans l'oeuvre, est omni présente pour ce Peter, qui ne voit la vie que de cette façon. Même quand sa vie commence à être mise en jeu par la team gentil, il préfère prendre des risques en continuer à jouer selon ses règles, que de "jouer" la sécurité en agissant au plus pressé. Il se plait a répéter constamment "Let's play !" ou "Peter Pan never fails", "Cheaters never  win" , "you broke the rules... that's not fair. Bad form..." "That doesn't mean you can't come out and play." Toute cette partie tourne autour de ça : Si Peter cherche à tout prix à obtenir The heart of the truest believer, grâce à sa magie, il aurait pu l'arracher de la poitrine d'Henry sitôt qu'il fut arrivé. Mais où serait l'amusement ? Il va même jusqu'à jouer avec ses ennemis au lieu de les fuir, les faisant pratiquement courir après lui pour avoir le plaisir de les voir se désillusionner en découvrant qu'il est bel et bien le maître du jeu.

Franchement, je ne peux être qu'admirative de la performance de Robbie Kay, acteur interprétant Peter Pan, qui parvient à rendre le personnage le plus détestable de la série envoûtant, charismatique, à tel point que s'il nous intimait de nous jeter d'une falaise, on irait sans poser de questions. C'est un trait que l'acteur parvient à donner à son rôle : Même si la team gentil craint Peter, il reste fascinant, car on ne sait jamais ce qu'il a dans la tête. On remarque cette fascination mêlée de peur chez Hook, chez Emma, chez Baelfire, chez Wendy, chez Henry... Bref, chez beaucoup de monde. (à noter que le casting global de Neverland était très réussit.)

S'il est important de souligner l'importance de Peter, c'est parce que dans cette partie, il est le seul à faire avancer l'intrigue, à faire quelque chose, (enfin, quelque chose d'intéressant.) Là est surtout ce que je reproche à la série : Pendant qu'on assiste à des scènes fascinantes avec Peter, on a droit à des scènes à mourir d'ennui et de ridicule avec la team gentil, Rumpelstiltskin excepté, parce qu'il a décidé en début de saison de faire équipe à part, ce qui cela dit n'avancera pas à grand chose. La team gentil passe neuf épisodes à, pour ainsi dire, se balader sur l'île en réglant des différents personnels, sur des fons de "on va trouver Henry parce qu'on est les gentils." Si le petit speech de vainqueur d'Emma comme quoi les méchants et gentils alliés pour vaincre une plus grande menace était sympa, dans la vérité, les méchants, c'est à dire Regina, Rumpelstiltskin et Hook ne servent qu'à faire le sale boulot que les gentils ne veulent pas faire, pour ne pas "noircir leur coeur." C'est une hyppocrisie de taille que l'on remarque déjà à la saison 2, quand David dit à Blanche-Neige "oui il faut la tuer, mais je ne veux pas que ce soit toi qui le fasse." Entre autre, laissons les méchants se salir les mains pour servir notre intérêt mais ne pas nous entâcher. C'est ce que j'appelerai l'hypocrisie du gentil. 

De plus, la série veut tourner autour de la nature des gens. Héros, gentils, vilains... En dépit de tous ce que la team gentil affirme, dans la série, les gentils sont toujours les gentils, et en ce qui concerne Rumpel et Regina, en dépit de tout le bien qu'ils essaient de se faire pour se racheter aux yeux des autres, ils ne sont toujours que considéré comme les vilains de l'histoire, excepté pour Belle et pour Henry, paradoxal pour ceux qui incarnent le mieux ceux qui jamais ne sont tenté par les ténèbres et qui ne sont, avouons le, pas très doué dans le sens critique. Dans ce même thème, au cours de l'épisode 2, Peter dit à Emma qu'elle trouvera Henry quand elle aura accepté qui elle était vraiment. Mais qui est-elle ? La sauveuse ? La fille de Blanche-Neige et de Charmant ? Non, elle est une orpheline. Ce que les scénaristes ont voulu montrer était certainement le fait que même si elle a retrouvé ses parents, cela n'efface pas toutes ces années de solitude et de tristesse, que le pardon et l'oubli ne sont pas choses faciles, mettre Emma sur une sorte de pied d'égalité avec les Garçons Perdus de l'île et face à l'ultimatum qu'Henry se sentira bientôt comme l'un d'entre eux. Néanmoins, cela résonne surtout comme le passé dont elle ne dépend pas a fait d'elle ce qu'elle est aujourd'hui. En dépit de tout, elle ne serait qu'une orpheline ? Un thème assez mal travaillé, pour le coup. 

  

Surtout que, à vouloir trop faire du gentil, on en vient à les rendre totalement niais, limités à quelques mêmes principes sans cesse râbachés, les rendant beaucoup moins intéressants que les "méchants", en constante évolution, en bien comme en mal. Prenons par exemple la Petite Sirène, (dont le rôle majeur a été d'aller chercher la boîte), Ariel, niaise et naïve au possible, la caricature même d'une princesse Disney. (Notons qu'elle s'appelle Ariel, nom donné par Disney.) On peut aussi parler d'Aurore et de Mulan, qui, alors que cette dernière allait lui avouer son amour (qui aurait donné lieu à quelque chose de vraiment intéressant au sein de l'univers des contes de fées)... lui annonce qu'elle est enceinte, provoquant ainsi le départ de Mulan vers la bande de Robin Hood, Robin des bois, déjà aperçu au court de la saison 2, qui prendra son "importance" dans la suite de la saison. Quant aux autres gentils... Emma se retrouve confrontée à un choix entre Neal et Hook. (Hook et Emma sont d'ailleurs le seul début de romance notable dans cette première partie, si on oublie Ariel et Eric, qui sont totalement inutiles à l'intrigue.) (Sans compter le fait qu'on ne peut s'empêcher de se demander laquelle des deux mères d'Henry est prête à tout pour le retrouver...) Charmant se retrouve obligé de rester sur cette île maudite, Blanche-Neige se trouve en train de se dire qu'elle veut un autre enfant, et Regina est là, prête à tout pour retrouver son fils, mais frénée par les gentils qui lui disent "non on va pas faire les choses de cette façon, on est les gentils." Car finalement, c'est la seule à faire quelque chose de concret pour retrouver Henry qui, avec la jugeotte d'une huître, se met en tête qu'il est le héros que Peter lui fait croire qu'il est, et se laisse berner. Au bout du compte, alors que Henry se retrouve quasi mort après que Peter lui ait prit son coeur, c'est Regina qui va le récupérer, et Regina qui ensuite lui permet de ne plus jamais le perdre, pour qu'au final, de retour à Storybrooke, Blanche-Neige fasse remarquer que "Regina nous a aidé." Paradoxalement, Regina a tout fait, tandis que les autres étaient plus au moins là pour... tout au plus, lui tenir compagnie. L'hypocrisie du gentil... C'est ce qui me fait aimer Peter Pan plus que n'importe lequel des autres de la team gentil : C'est un méchant qui s'assume. Jamais il ne prêche de grande moralité, jamais ne prétend être quelqu'un ou quelque chose qu'il n'est pas. Il reconnaît bien volontier être un garçon qui ne se tient pas, prêt à tout pour obtenir ce qu'il veut. Et ça fait tellement de bien un peu d'honnêteté dans ce monde d'hypocrite... Oui, avec Henry ça n'a pas été l'honnêteté qui la étouffé, mais il n'a pas menti à tout le monde, il y avait au moins deux personnes au courant de tout son plan. La première est Felix, le plus fidèle des Garçons Perdus, prêt à tout pour Pan, (et au final personne que Peter aimera le plus au monde...). La seconde, est Wendy Darling.

est mon plus gros reproche. Oubliez toutes les histoires sur Peter & Wendy si vous ne voulez pas être déçus, parce que ce que les scénaristes ont fait est juste... Abominable, pas dans la façon dont Wendy est traitée, mais dont l'histoire entre eux est traitée. Un tel potentiel gâché, c'est juste... scandaleux. On apprend au milieu de la première partie que Peter retient quelqu'un en cage, et au septième épisode que cette personne n'est pas des moindres : Il s'agit de Wendy, qui aurait donc été retenu plus d'un siècle sur cette île. Elle joue un rôle mineur quant à sa présence, mais majeur quant à l'intrigue. Pour faire simple, elle se serait faite capturée alors qu'elle cherchait à récupérer Baelfire avec ses deux frères, que Peter aurait renvoyé dans notre monde pour faire son sale boulot, tandis qu'il garderait leur soeur sur l'île, promettant aux deux parts de pas tuer l'autre si ce qu'il ordonne est fait. Dans cette optique et pour obtenir une fois pour toute la confiance d'Henry, Peter lui demande de jouer les malades, pour le convaincre qu'il est le seul à pouvoir sauver la magie, et ainsi sauver Wendy. Elle remplit bien son rôle : Henry est convaincu, et quitte la maison dans l'arbre où Peter l'avait cachée. Mais il reste un petit peu avec la demoiselle après son départ, dans l'ombre du lieu, contrastant avec Wendy qui, en plus d'être habillée en blanc, est en pleine lumière, et répond on ne peut plus honnêtement à ses questions quant à son plan. Plus tard, alors que la team gentil la récupère, elle semble être la seule au courant de ce qu'il manigance : Prendre le coeur d'Henry, car lui est mourant, et que seul cela pourra le sauver. Comment le saurait-elle si ce n'était pas Peter en personne qui lui aurait confié ? Tout un tas d'indices nous mène à croire qu'il existe un passé commun antérieur à ce que nous voyons entre ces deux personnages. Si nous nous souvenons de la saison 2, Wendy affirme que le temps s'écoule plus lentement à Neverland, son séjour ayant duré plus qu'une seule nuit. Elle semble avoir eu le temps de voir les merveilles de cette île, avant de se rembrunir. De plus, si Peter est si méchant, pourquoi ne l'aurait t-il pas éliminé sitôt ses frères convaincu de la promesse que Peter leur a faite ? Tout un potentiel s'offrait là aux scénaristes quant aux raisons qui auraient fait que Peter l'aurait renvoyé; une symbolique s'offrait là égalemment, apprenant que Peter est en effet le père de Rumpelstiltskin, quasi démon sortant avec un ange, le schéma aurait pu être répété entre Peter et Wendy. Ce point là du scénario est d'ailleurs tout sauf judicieux. Le but était certainement de choquer, auquel cas le pari est réussit, mais aussi de donner un aspect différent au personnage que l'on connaît tous, ou croyons connaître. Mais les producteurs avaient très bien réussit ce pari avant d'arriver à cet épisode qui fait alors tout basculer. Trouver un passé commun avec Rumpelstiltskin ne devait pas être chose bien difficile; choisir cette option n'ouvre finalement que peu de possibilités scénaristiques et ôte beaucoup de charisme à Peter. De plus, c'est un choix qui se fait largement ressentir au niveau des audiences. Mais au final, c'est un choix que l'on peu parfaitement comprendre : Il fallait éliminer le méchant, Peter Pan. Or, éléminer un enfant (ou adolescent) aussi cruel soit il, aurait été monstrueux. Il fallait donc le rendre plus vieux et plus détestable encore, ayant causé du tord au personnage le plus aimé de la série. On peut le prendre comme une marque de facilité, mais qui prouve encore une fois l'hypocrisie du gentil : Alors que dans les saisons précédentes, il n'y a pas eue une seule fois où les personnages n'ont pas été prêt à accorder une seconde chance à quelqu'un, fusse t-elle offerte au pire d'entre tous. Or, ici, le but est clair dés le début : Il faut se débarasser de Peter, c'est tout, c'est définitif, pas une seule fois on ne lui offre une chance de s'ammender, de se convertir, de prendre un nouveau départ. Après tous leurs discours sur le pardon et les secondes chances, c'est vraiment fait ce que je dis pas ce que je fais... Surtout quand, au court de la seconde partie de la saison 3, là où Peter ne voulait faire du mal qu'à Henry, Zelena, the Wicked Witch, la Méchante Sorcière de l'Ouest, qui voulait pratiquement tuer tout le monde, se voit offrir une seconde chance, avec un discours ô combien hyppocrite de Regina disant que "les héros ne tuent pas" et que "le mal ne naît pas tel quel, il se fait, tout comme le bien." 

L'hyppocrisie du gentil.

Le traitement du monde de J.M Barrie est lui aussi rudement mis à mal. Si l'idée d'un Neverland à l'image d'un Peter Pan très sombre était génial, les Garçons Perdus cruels mais terrifiés également, une Wendy... à l'image de la Wendy classique, en fait, car elle pense avant tout à ses frères, et prend soin d'Henry une fois qu'il est mourant, une Tinkerbell, Fée Clochette déchue absolument révolutionnaire... et bien, hormi la sirène du début de saison, on ne voit rien des choses merveilleuses que Wendy raconte dans la saison 2. Les Indiens sont occultés, et donc aucune trace de Tiger Lily. Le seul pirate est Hook, et heureusement nous avons quelques scènes d'un passé commun, d'une raison a pourquoi Hook redoute tellement Pan, prouve qu'ils se connaissent bien, même si nous ne savons pas vraiment quelles ont été les affaires qu'ils ont traitées ensemble. Nous n'avons cependant que très peu de scène avec Wendy, mais aucune, absolument aucune scène avec Tinkerbell, alors que celle ci affirme que ce dernier lui fait confiance. Ce sont là quelques imperfections du scénario prouvant que celui ci n'est pas aussi travaillé qu'il pourrait l'être.

Après la défaite de Peter Pan à Neverland, il arrive à Storybrooke dans le corps d'Henry, qui lui aura été enfermé dans la Pandora Box. Cet épisode n'a sans doute pour lui que le fait de pouvoir assister à une scène on ne peut plus émouvante de retrouvailles entre Wendy (dans la robe de chambre de Baelfire dans la saison 2)  et ses frères, ainsi que Baelfire. John annonce qu'il est temps que les Darling rentre chez eux tous ensemble, ce qui est dommage, car malgré tout le potentiel qu'il y avait là, les Darling passent vraiment à la trape. De plus, pourquoi Peter laisserait-il Wendy partir, alors que les Darling ont échoué et qu'elle a, qui plus est, trahit sa confiance  et causé sa perte ? Cela dit, si on commence à noter les incohérence de la série, on ne s'en sort plus, croyez moi. A bien y réfléchir, cet épisode a également pour lui de prouver une fois de plus le talent formidable de Robbie Kay, en lui faisant cette fois jouer un Henry confus et déboussolé, encore mieux que l'original.

L'épisode 11 en revanche, dernier de cette partie A, est absolument parfait, de A à Z, sans doute le meilleur épisode que la série a pu produire en trois saisons (et même quatre, car c'est sans doute pas dans celle là qu'on aura droit à un tel chef d'oeuvre.) Toute la beauté de cet épisode est due à Peter et Rumpelstitkin, ainsi qu'aux scènes de flashbacks. Peter ne manifeste aucun remords pour avoir abandonné son fils; alors que son fils se retrouve vite perdu, confus et désamparé quand son dernier lui retire ses pouvoirs, lui rappelant ainsi sa position de "lâche du village." Peter projette de relancer la malédiction de la reine sur la ville, créant ainsi un nouveau Neverland où tous lui seraient asservis. Cependant, après cette confrontation avec son fils, Peter décide de vouloir tuer tous ceux auxquels il tenait, les figeant sur place avant de passer à l'acte. C'est là que Rumple arrive, plus sur de lui que jamais. Face au mépris de Peter, il fait ses adieux à Belle et à Baelfire, qui ne peuvent que rester immobile, avant d'appeler son ombre, qu'il avait précédement détâché de son corps, afin qu'elle lui rapporte sa dague. Il se rapproche alors de son père, et finit par lui planter cette dague dans le dos, disant qu'il est enfin prêt à payer le prix pour le voir disparaître, car le tuer provoquera sa propre mort, pour une raison qui n'est d'ailleurs jamais expliquée. Peter, revenu dans son corps d'adulte, supplie son fils d'arrêter, lui promettant un nouveau départ, un "happy end"; que Rumpelstiltskin refuse, car "I'm a vilain ! and vilains don't get happy endings." Phrase époustoufflante, prononcé par deux fois déjà dans la série, mais prenant alors tout son sens. Rumpelstiltskin et Peter disparaissent dans une scène toute aussi époustoufflante sous les yeux de la team gentil, dont seule Belle, qui s'éffondre, et Blanche-Neige, choquée, semblent réagir. (Il vient quand même de sacrifier sa vie pour eux... ils ne semblent même pas reconnaissant. L'hyppocrisie du gentil.)

La mort (bouleversante, horrible, déchirante) de Pan ne stoppant cependant pas sa malédiction, la team gentil va se voir obligée de retourner dans le pays des contes, sauf Henry, qui n'y est pas né, et Emma, qui était la sauveuse. Moi qui suis d'ordinaire sceptique à la team gentil, on a ici droit à des scènes plus que réussies, tout d'abord entre Emma et Regina, qui se comprennent, puis entre la Charming Family, Emma ne comprennant pas pourquoi après s'être retrouver ils doivent à nouveau se quitter, disant que ça ne ressemble pas à un happy end, et Blanche-Neige lui répondant que ça n'en est pas un, et Regina, disant à Henry qu'il avait entendu Rumpelstiltskin : les méchants n'obtiennent pas de Happy end, ce à quoi Henry lui répond "You're not a vilain, you're my mum." Emma et Henry finissent par se résoudre à monter dans la vieille voiture jaune dans laquelle ils étaient venu au tout début de la saison 1 en sachant que c'est la dernière fois qu'ils verront leur famille avant de les oublier, contrairement aux autres, qui eux conserveront leurs souvenirs. Alors que la team gentil se retrouve embrumée dans la fumée de la malédiction, Emma et Henry prennent la route, comme si rien ne s'était passé, (avec le même flashback de l'accouchement d'Emma en tout début de saison, où on la voit finalement changer d'avis et garder son fils.)

   

Le niveau de perte de cet épisode est considérable, car tout le monde perd quelqu'un ou quelque chose qui lui est précieux. C'est aussi un épisode où l'on compte trois morts, ce qui parait peu comparé à d'autres séries, mais pour Once Upon a Time, en un seul épisode et pour des personnages récurents, c'est énorme. Peter tue Felix pour les besoins de sa malediction, faisant ainsi remarquer que l'amour n'est pas forcément l'amour d'un couple mais aussi celui de l'amitié, de la loyauté, et Rumpelstiltskin tue Peter, mourant lui-même de ce fait. Après tous ces combats pour être ensemble, chacun se retrouve séparé de ceux qu'ils aiment. Ceci aurait pu être une parfaite fin à la série, d'un optimisme irréaliste au début puis à un réalisme bien plus cynique et triste qui collerait parfaitement à la réalité. Certes, cela ne se terminerait pas très bien, mais la série aura réellement progressé, ses personnages aussi, et, venant d'un autre monde, auraient tristement appris ce qui s'y passe dans le notre. Touchant un jeune public, cela aurait pu faire passer un excellent message : la vie n 'est pas un conte de fée, nous allons tous souffrir, tout ne peut pas bien se finir tout le temps, tout ne peut pas être pardonné, les gens ne sont pas tous bons, nous n'avons pas toujours ce qu'on mérite, mais malgré tout, il faut être fort, et continuer, en se promettant d'être le plus heureux possible en dépit de ses malheurs, et ne pas s'y complaire. 

( ça c'est une scène puissante. Et belle. )

C'était cependant sans compter sur les scénaristiques qui n'auraient pu assumer les choix, très osés, mis en place dans cette saison et s'achever là. Nous avons en effet droit à une courte scène entre Emma et Henry vivant tranquillemet une scène de petit déjeuner à New-York, sans aucun souvenir de leur vie antérieure, jusqu'à ce que Hook, qu'Emma ne connait donc plus, vienne frapper à leur porte, la prévenant d'un grand danger menaçant sa famille. Toute la famille d'Emma se résumant à Henry étant dans la pièce avec elle, elle ne le croit pas, et le repousse brutalement alors qu'il essait de l'embrasser pour lui faire recouvrer la mémoire, disant à Henry qu'il a dû se tromper d'appartement. (Quelqu'un sur tumblr a fait remarquer que dans l'épisode 2 Peter promet à Emma qu'à la fin, elle ne sentira plus seulement comme une orpheline, mais qu'elle en sera une. Ayant tout oublié de Blanche-Neige et de Charmant, nous pouvons considérer que sa prophétie s'est réalistée.) On ne laisse donc comme ça, avec la promesse que les aventures de nos "héros" ne sont pas terminées, et il faudra attendre quelques mois avant de savoir ce qui peut bien encore une fois leur tomber sur la tête. Nous ne sommes qu'à la partie A de la saison 3, la partie B est donc à venir, et si cette première partie est aussi réussie qu'elle n'est râtée, c'est bien sur ce dernier élan d'originalité et de maîtrise que s'arrête l'apogée de la série pour sombrer peu à peu dans l'abîme de la médiocrité. 

 

Publié dans review série

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A
J'ai lu ta chronique en diagonale car je suis en plein milieu de la saison 2 ! Je trouve cette saison compliquée et tirée par les cheveux. <br /> La série aurait aussi bien pu finir à la fin de la saison 1, ça aurait été plus crédible !<br /> Mais bon, allez, ça passe le temps ^^
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T
Parfait !
A
Oh oui je compte bien continuer ! Je suis en plein dedans d'ailleurs ;)
T
Oui c'est sur. Mais persiste ! Le début de la saison 3 est top !
L
Hey ! Je te préviens que je t'ai taguée ici ! <br /> http://www.au-bout-des-pages.com/2014/11/tag-problemes-de-lecteur.html<br /> Xoxo
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T
Oh ! C'est cool :) Je le ferai quand j'aurais un peu de temps !